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Les voyages de Peggy
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16 juillet 2012

XIAN 3

Bon, après le goûter ... Xian, la suite, qui se prolonge ... comme les Rambo à la tv de ma Guesthouse (consciencieusement gardée par deux soldats en terre cuite).Légère impression de Kho San Road, pour ceux qui connaissent (ou ont vu "La Plage"), cette épouvantable rue de Bangkok qui récompense par des séances cinema dans des sofas scandaleusement trop moelleux et des pizzas-bières matchs de foot, les routards fatigués (overdose de soleil et de plage à Phuket !) .Aujourd'hui, le routard fatigué ne se déplace pas sans son ipad !! Changement d'époque et je prends 10 ans (et déjà quelques kilos depuis le passage de la frontière mais ça, c'est une autre histoire)!!

Xian, 4 lettres, qui marquent le début ... de la fin.La fin de la route de la soie mais une première fin, tout de même.
Lao Tseu disait 1000 kms commencent toujours par un premier pas. Et ce premier pas, tu le fais toujours trop vite. C'est pas le premier qui est le plus engageant, le plus significatif, c'est celui qui va marquer l'arrivée (auquel il ne faut pas penser, instant présent, instant présent, rien que ça comme un mantra) Et tu te dis qu'un peu de bouddhisme (comme on prend du pain) te ferait du bien : la pleine conscience, l'attention juste ... Tu essaies de maîtriser cette ivresse post-ado du sprinteur , cet élan du voyage kilométrique et chronométré qui ne laisse à la pause, à l'escale la raison d'être qu'elle mérite.
A ceux qui croient que le voyage transforme, métamorphose, erreur.Il enrichit juste le couteau suisse de la vie, un peu l'âme et le coeur ... et remplace quelques années de psychanalyse.
Xian, l'étape la plus longue (un euphémisme) pour plusieurs raisons :
- l'incroyable richesse du lieu
- la ville qui clôt ou démarre (tout dépend si ton centre du monde est à l'est ou à l'ouest) la route de la soie
- une étape réflexion (voir plus haut) qui transforme mes jambes en socle d'airain. La densité culturelle elevée des lieux donne le vertige, Quand la stendhalite aigüe est proche,  flâner, arrêter la montre et se consacrer aux cotés off de l'endroit.
 
Exemple : Pekin sans la grande muraille, le tombeau des Ming et le palais d'été ; effleurer la cité interdite et lui préférer un marché aux puces ...
Bon, reste toujours à présenter la magnifique pagode de l'oie sauvage de Xian et l'histoire du Voyage en Occident.
Ce temple de 64m sur 7 ravissants étages construit/reconstruit entre 600/700 puis en 1556 (après un violent séisme qui lui fit perdre plusieurs étages) est un construction en pisé très élégante qui abrite des sutras et figurines de bouddhas rapportées par le moine Xuanzang.

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Son histoire est reprise dans un grand classique de la littérature chinoise (le Voyage en Occident ou la Pérégrination vers l'Ouest ou le Roi singe) et fait l'objet de très nombreuses adaptations cinématographiques, théâtrales, jeux-vidéos, bd...Si ton temps n'est pas trop compté, tu peux te laisser envoûter par cette grande épopée diffusée à chaque étage (tv) de la pagode.Toutes les villes-étapes de la route de la soie depuis Xian y sont reconstituées et le charme romanesque des lieux, des costumes, de l'épopée assez envoûtant... surtout quand tu as pour compagnie un morceau de crâne-relique de Xuanzang et l'empreinte de son pied.
A l'origine du nom, deux légendes:
- une oie serait venue montrer le chemin d'une oasis à Xuanzang, perdu dans le désert
- une oie serait tombée du ciel pour exaucer le souhait de Xuanzang, alors presque mort de faim.
 
Aujourd'hui, la pagode n'a pour voisines plus que des tours d'habitations qui la domine largement, quelques sites industriels et un bon nuage polluant.
Concernant l'oeuvre littéraire, le roi singe retrace donc les voyages fictifs de XuanZang.Il prend la route avec 3 gardes du corps et disciples, le singe Sun Wukong, le cochon Zhu Bajie et le bonze des sables, Sha Wujing.Et il reçoit... une monture céleste, un prince dragon déguisé en cheval (le cheval de Fergana!!).
La route n'a rien d'une balade bucolique, toutes sortes d'obstacles  sur leur chemin : les Huoyan Shan ou monts flamboyants près de Turpan.
La chaleur les empêche de les franchir jusqu'à ce que le singe obtienne une feuille de palme magique de la princesse Eventail de Fer avec laquelle il éteint les flammes, non sans se brûler la queue - explique pourquoi les singes ont le derrière rouge !
 
Changement de décor, la gare de Xian :
A l'approche de Pékin, les gares deviennent des cabinets de curiosité.Pas moins de 20 minutes... pour pénétrer dans la gare.Et les chinois trouvent le sommeil partout. Pas de billets à moins de 3 jours. Mais le bus constitue une bonne alternative.Mon bus de 15h30 pour Pékin, l'arlésienne. Solution : celui de 21h pour Pingyao et une bonne, deuxième (du voyage; désolée, amis parisiens) journée de pluie.Ni la disponibilité d'esprit, ni les chaussures sèches, ni plan de bus pour me rendre à la petite pagode de l'oie sauvage, au temple des huit immortels ou au musée de la ville.

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 Agencements complexes.

Dans un voyage, les bus, les gares, les hôtels deviennent des destinations en soi.Ils donnent presque autant que les site référencés dans l'ouvrage "les 1000 lieux qu'il faut avoir vu dans sa vie". Il reste autant d'un voyage dans les fleurs séchées sous verre d'une chambre d'hôtel que dans le pavillon de l'impératrice Cixi.
 

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Gare ... entrée avec billet.
 
Bus de nuit sans couchettes.Pas grave, au moins, j'évite les draps crasseux. On tente de m'expliquer que l'arrivée n'est pas à Pingyao car suis la seule passagère pour cette destination.Le bus me laissera au bord de l'autoroute mais on me promet un taxi à 4h30, heure d'arrivée prévue.
Réveil matinal et une camionnette attend.Pingyao à moins de 3 kms.Une position médiane pour négocier le prix de la course.
 
Et là, c'est retour vers le passé ou "Epouses et Concubines" ; charme de cette petite ville qui a gardé son authenticité à l'abri de ses murailles.

Tout y est : courettes pavées, toits de tuiles, pavillons, meubles ming ou qing, gongs, tourelles et ... les lanternes rouges (eh oui, ce soir, toutes les femmes sont concubines, heureuses élues du maître !!)

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