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Les voyages de Peggy
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1 juillet 2012

ZHANGYE La grande Illusion

Bus 5h, presque un trajet de métro pour Aubervilliers !

La télé, partout dans les bus urbains comme longue distance. Tom et Jerry à Dunhuang, suite de Tigres et Dragons déjà vu un dimanche soir au Max Linder.Souvenirs...

Petite ville (toujours un euphémisme en Chine) de 200 000 habitants. Une rue particulièrement agréable, pavée, ombragée de saules pleureurs. L’architecture, reproduction Qing  (pavés, tuiles ...quelle différence avec les Tang, les Ming ?).

Zhangye, un intérêt touristique double :

- un bouddha géant :

Au palmarès de bouddhas géants, celui-ci remporterait la 3ème place selon l'office du tourisme.

Flash back : Birmanie. Me souviens très vaguement d'un bel échantillon de bouddhas couchés, assis ou dans les nuages. Je joindrai le Top 10 au blog prochainement, ça doit bien se trouver.

Impressionnant mais dans une moindre mesure.

Gulliver au sol, même allongé paisiblement, perd un peu de sa superbe. Il est chic toutefois, ce bouddha : ongles des orteils dorés à la feuille d'or, sourcils violet...en état de Shakyamuni ou l'atteinte du Nirvana, le bienheureux.

Structure et portes en bois de belle facture très finement sculptées, d'époque Qing (1098).Couleurs et motifs de belle finesse. 

- Marco Polo. Une statue en stuc lui est dédiée. Le bel éphèbe vénitien au brushing impeccable fait la circulation au carrefour, le regard portant vers ... Venise ou les contrées du Grand Khan.

DSCF1328

 

Un an passé à Zhangye, ça méritait bien une statue. Enfin qui sait par où est vraiment passé, Marco, le grand affabulateur. 

Un peu d'histoire :

Une bataille de galère, une guerre qui s'enlise au moment où il rejoint les cotes vénitiennes et Marco finit dans une prison génoise.

Il y aurait rédigé le Devisement du Monde  avec l'aide de Rusticello de Pise, écrivain professionnel, conseiller littéraire ou scribe.

Selon les versions, vaillant, héroïque combattant, traité en noble vaincu voire en héros, sollicite dans sa cellule pour écrire ses mémoires et  y tenait même salon. On lui aurait alors proposé ce secrétaire pisan, spécialiste du genre chevaleresque (belles dames, beaux seigneurs ...).Enfin, c'est quand même pas Cervantes.

Le livre est écrit en franco italien, langue d'oïl agrémentée de « venetianismes ». 

Un Best seller, le succès de la rentrée littéraire  14.. : savant padouan, chevalier français, dominicain (y ajoutera quelques réflexions pour glorifier Ste Marie), Dante himself demandent audience.

Bref, chacun accommode le texte à son goût, le traduit, le retraduit (sorte de téléphone arabe) en vénitien, catalan, portugais , irlandais ... le texte contenait déjà pas mal d'incohérences et probablement d'affabulations au départ. Réel et imaginaire se confondent.

De belles aventures qui inspireront et susciteront de nombreuses vocations... on dit que Marco Polo a découvert la Chine de son vivant et l'Amérique à sa mort.

Je reviendrai sur le début de l'histoire et les excitantes aventures du père et oncle de Marco.

Ils reviennent de ces pérégrinations et décident d'embarquer Marco alors âgé de 15 ans.

Après 10 ans de voyage, c'est reparti pour 35 (enfin, le voyage prenait déjà pas mal de temps a l'époque).

Arrivée de Marco en Chine à la cour de Koubilai. Il y aurait assuré diverses missions d'observation, messageries. Le khan lui aurait accordé une seigneurie qu'il ne nommera jamais (Zanghie ??) .Certains se demandent même s'il a bien dépassé la Turquie !

 

Journée éminemment sociale.

Peter en mission depuis 2 ans a Zhangye pour Peacecorps, une organisation dont j'ignore la philosophie mais à la communication efficace (prosélyte?).

Vu la pub peu discrète dans les pâturages kirghiz à la manière hollywoodienne ou plus sérieusement à la dimension Vignobles de Dorlisheim (pour ceux qui connaissent, les autres sont les bienvenus).

2 ans passés à enseigner l'anglais dans une école d'infirmière pour des jeunes filles issues de milieux ruraux.

Pas mécontent de l'expérience (a appris le chinois et à jouer d'un instrument traditionnel) mais pas mécontent non plus de retrouver la Californie (y a pas la plage à Zhangye).

Et là, se passe un truc. Sous nos yeux, une rixe éclate entre deux jeunes hommes.

Et à notre grand étonnement, les gens prennent place et impassibles, stoïques, profitent du spectacle .Un différent à régler certainement mais là aussi, surprenant combat qui ressemble plus à de la lutte qu' à un règlement de compte.

Wangba 

La langue toujours .Mon vocabulaire s'étoffe : bonjour, merci, bière, riz, toilettes, français (pas dans cet ordre!)...et tout le vocabulaire transport (sièges, compartiment dur, mou, couchette inferieure, supérieure...pour éviter l'exercice pour acrobate du Cirque de Pékin quand par hasard tu décroches la couchette supérieure) .

Un grand pas sera franchi quand je n'aurai plus l'impression de miauler pour dire bonjour.

Trouver une rue, pas trop compliqué, dans la plupart des villes, les noms trouvent leur traduction latine.

Wangba n'est pas un mouvement de tai chi.

Le wangba, c'est ce qui complique ma vie et ralentit le blog : l'internet cafe. Un nouveau jeu de piste chronophage !

"Internet", le mot n'existe pas. Surfing, oui, si tu veux acheter un ipad. Pour ça, tu es le roi .Un magasin sur 2 vend de l'informatique, le deuxième de la téléphonie !

Là, l'odorat trouve ses limites. Une aide : trouver l'endroit le moins eclairé, le plus sombre de la rue (pour le moment, pas encore tombée sur un peep-show). Rideaux tirés, pas question de déconcentrer une cinquantaine de jeux videogamers, vampires des temps modernes que la lumière pourrait transformer, oh misère, en ados ordinaires.

Le deuxième obstacle : ne pas se faire refouler car tous ne sont pas autorisés aux étrangers.

Le plus souvent pour te faire comprendre, tu as l'impression de te transformer en Baptiste De bureau séduisant Garance ou en joueur de Taboo sans liste de mots interdits (aucun ne fonctionne).

Mais, finalement, la communication fonctionne plutôt bien pour obtenir l'essentiel.

 

  • Un Point sur l'Eau (il fait chaud!)

 

L'eau n'est pas potable en Chine.

Dans la plupart des endroits publics, des thermos ou distributeurs d'eau chaude sont mis a disposition.

L'indispensable : la gourde en plastique.

Tu bois ton eau chaude ou tu l'agrémentes de plantes ou de thé.

 

  • Un point sur les Panneaux

 

DSCF1900  DSCF1343

 

La Chine, un pays coercitif ? ou les Chinois particulièrement indisciplinés ?

Pour les panneaux d'interdiction, c'est Singapour.

Exemples :

Bon, là, c'est la traduction qui pêche mais on comprend : do not noise

« Mind your Hygiene » : problème de traduction aussi. Signifie que les déchets vont dans la poubelle, pas sur le sol.

« Keep safe and please consider your physical strengh » avant d'affronter la Grande Muraille : une recommandation plutôt saine !

Le plus fréquent « do not climbing » devant les monuments ! et aussi « do not play games » ou « ne pas entrer avec des bombes ou des armes a feu » sur les sites touristiques

« Do not smear » (accompagné d'une photo d'un stylo qui ressemble étrangement a une baguette) également, dans le Top 5.

Et aussi, la bonne morale confucianiste : sur un autre site, «  take great care of old people ».

Et allez, un dernier : devinette : un costume barré dans une banque ??  Bonne réflexion, mon jeu de mains ne m'a pas donné la réponse.

Et encore un dernier, mon favori : devant un parterre de fleurs , « the plants are just beginning to sprout, to walk upon them is shameful, no doubt ».Je vois bien ca, place des Vosges ou au Luxembourg!

L'autre rencontre : Gare de Zanghie - Eilleen (de son vrai nom : liu xiaoxia)

Me propose des plantes du jardin de ses parents, particulièrement efficaces contre les coups de chaud (eh oui, parisiens, il fait beau et chaud ici).

Une gentillesse doublée d'une réelle sollicitude et envie de m'offrir une meilleure compréhension de son pays.

En attendant le train, en retard, un groupe se forme et les questions fusent, Eilleen se transforme en traductrice.

- âge : le classique (j’échapperai à mari, enfants ? surprenant)

- budget : conclusion, je dois être très, très riche. Me fait penser a Byron (pas le Lord, juste Robert, ça va, les bouquins d'intello; manquerait plus que la Divine Comédie, Ulysse de Joyce et plus prés d'ici, les Pérégrinations vers l'Ouest, 2 volumes a la Pléiade, j'y reviendrai ...à Xian) dans la Route d'Oxiane en voyage à Damas :

"ici, le touriste reste une erreur de la nature. Si vous venez de Londres et vous trouvez en Syrie pour conclure une affaire, c'est que vous êtes riche. Si vous faites un aussi long trajet sans obligation, c'est que vous êtes très riche. Personne ne se souciera de savoir si vous aimez l'endroit ou s'il vous ennuie. Un touriste est un touriste comme une gale est une gale ..."

- Le sac impressionne. Comme pour un punching ball à la fête foraine, tour à tour, quelques chinois le soupèsent.

- I'm a poor, lonesome ... eh oui, quelle tristesse de voyager seule. Incompréhension.

- Pour Eilleen, cette fois, pourquoi parle-t-elle si bien anglais ?

et enfin quelques questions qu'Eilleen n'osera traduire !!

 

 

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